Quand les os se fragilisent

L’ostéoporose est une maladie caractérisée par une perte de la solidité des os. Deux mécanismes sont en cause : une diminution de la densité minérale (réduction de la quantité de calcium dans les os) et une détérioration de la micro-architecture de l’os. En d’autres termes, l’os diminue en quantité et en qualité. Il devient plus fragile, plus poreux, ce qui augmente le risque de fracture.

Une affaire de « capital » osseux

Depuis la naissance, nous nous constituons un capital osseux. Notre masse osseuse augmente au cours de l’enfance et de l’adolescence, pour atteindre sa quantité maximale vers l’âge de 20 ans : c’est ce qu’on appelle le pic de masse osseuse. Il se maintient durant une dizaine d’années. Ensuite, la masse osseuse diminue progressivement. Tout le monde ne possède pas le même capital osseux. L’augmentation de notre masse osseuse est déterminée par l’hérédité, mais aussi par l’alimentation et l’activité physique. Les personnes ayant un plus faible capital osseux (et donc, un pic de masse osseuse plus faible également) sont plus sujettes à développer de l’ostéoporose.

Les femmes plus exposées

Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à l’ostéoporose. Le capital osseux est en effet plus faible chez la femme et s’épuise donc plus rapidement. De plus, la perte osseuse s’accélère significativement à la ménopause, en raison de la baisse du taux d’œstrogènes (ces hormones freinent la destruction osseuse), ce qui augmente le risque d’ostéoporose.

Prévenir l’ostéoporose

Si la diminution de la masse osseuse est un phénomène inévitable, il est pourtant possible de la ralentir et de prévenir l’ostéoporose grâce à quelques mesures hygiéno-diététiques, comme une alimentation riche en calcium et une activité physique régulière. La prévention de l’ostéoporose commence dès le plus jeune âge, en se constituant une masse osseuse la plus importante possible. On estime qu’une augmentation de 10 % de la masse osseuse pendant l’enfance réduit de 50 % le risque de fracture due à l’ostéoporose à l’âge adulte. Plus tard, la prévention consiste à lutter contre certains facteurs de risque de perte osseuse, comme la sédentarité.

Les 4 piliers de la prévention

  • Un apport suffisant en calcium

Le calcium apporte de la rigidité et de la solidité aux os. Un apport suffisant en calcium est donc indispensable, en particulier chez le sujet jeune, pour lui assurer un capital osseux le plus important possible. L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) recommande une consommation journalière de 3 produits laitiers. Cet apport doit également être maintenu à l’âge adulte. Différentes eaux minérales, les fruits secs, les noisettes, les noix, les sardines… contiennent aussi beaucoup de calcium et sont une alternative aux produits laitiers.

  • La vitamine D

Pour prévenir l’ostéoporose, la consommation de calcium doit impérativement être accompagnée d’un apport suffisant en vitamine D. En effet, la vitamine D permet une assimilation du calcium par l’organisme et sa fixation sur les os. La principale source de vitamines D est le rayonnement solaire : une exposition solaire modérée est donc recommandée. La vitamine D se trouve aussi dans certains aliments, comme les viandes et les poissons gras. En cas de carence, des suppléments en vitamine D peuvent être conseillés.

  • L’activité physique

L’activité physique est essentielle pour prévenir l’ostéoporose. Elle est bénéfique à 3 niveaux : elle augmente le capital osseux obtenu durant la croissance, elle ralentit la diminution de la masse osseuse et elle permet d’entretenir la musculature et l’équilibre, ce qui diminue le risque de chutes. Bouger 1 heure par jour est recommandé entre l’âge de 6 et 20 ans. Après 20 ans, on recommande 30 minutes d’exercice quotidien.

  • Une bonne hygiène de vie

Une corpulence trop mince, le tabac et la consommation d’alcool sont corrélés avec un risque accru d’ostéoporose. Ces facteurs de risque sont donc à éviter.

Des médicaments pour prévenir l’ostéoporose ?

La place des médicaments dans la prévention de l’ostéoporose est limitée. Un traitement hormonal de substitution peut être prescrit durant quelques années aux femmes ménopausées. Les œstrogènes protégeant contre la perte de masse osseuse, ce traitement ne peut être que bénéfique pour l’os. Toutefois, l’utilisation prolongée des œstrogènes de substitution est associée à une augmentation du risque thrombotique et cardiovasculaire, ainsi que du risque de cancer du sein. C’est la raison pour laquelle les recommandations actuelles restent prudentes, en particulier en absence de symptômes associés à la ménopause. L’introduction d’un traitement hormonal de substitution doit donc être discuté, au cas par cas, avec le médecin.