Les substituts nicotiniques, comment ça marche ?

Lorsqu’elle est inhalée avec la fumée de cigarette, la nicotine crée une dépendance physique. Le manque de nicotine se fait souvent ressentir à l’arrêt du tabac, entraînant des symptômes dits de « sevrage » : besoin urgent de fumer, irritabilité, prise de poids, troubles du sommeil…

Les substituts nicotiniques, en libérant de la nicotine lentement et régulièrement dans le sang, rendent moins pénible le sevrage et permettent de se libérer progressivement de sa dépendance physique. En outre, les substituts nicotiniques ont l’avantage de ne délivrer que la nicotine et non pas les quelque 4.000 substances toxiques présentes dans la fumée de cigarette.

Des dépendances multiples

En plus de la dépendance physique, la nicotine crée aussi une dépendance psychologique, liée à ses effets psychoactifs : plaisir, détente, coupe-faim, action anxiolytique…

Si la dépendance physique disparaît généralement en quelques semaines, la dépendance psychologique, elle, met plus de temps à s’estomper. Plusieurs mois, voire plusieurs années, sont parfois nécessaires pour que diminue l’envie d’une cigarette « pour se sentir bien ».

Quelles formes de substituts nicotiniques ?

Il existe différentes sortes de substituts nicotiniques. Le choix du substitut, du dosage et de la durée d’utilisation dépend de votre degré de dépendance et doit être discuté avec un professionnel de santé.

  • Le patch ou timbre nicotinique

    Le patch (ou timbre) s’applique sur la peau et libère de la nicotine, qui traverse alors la barrière cutanée avant d’atteindre la circulation sanguine.
    Ses avantages : le patch libère de la nicotine de manière constante, ce qui le rend efficace tout au long de la journée. De plus, il peut se combiner à d’autres types de substituts nicotiniques, comme les gommes ou les comprimés.
    Ses inconvénients : il peut provoquer des picotements sur la peau, voire une allergie cutanée. Plus rarement, il entraîne céphalées, vertiges, nausées ou augmentation du rythme cardiaque.



  • Les gommes à mâcher

    Les gommes sont consommées de manière ponctuelle, lorsque l’envie de fumer se présente. Elles doivent être mâchées lentement, en effectuant des pauses.
    Leur avantage : les gommes soulagent rapidement l’envie de fumer et les autres symptômes de sevrage qui accompagnent l’arrêt.
    Leurs inconvénients : elles peuvent engendrer des irritations de la bouche et d’autres troubles digestifs légers, surtout si la mastication est trop rapide. Elles peuvent aussi provoquer une augmentation de la fréquence cardiaque.

  • Les comprimés

    À sucer ou à laisser fondre sous la langue, les comprimés ont une action similaire à celle des gommes.
    Leur avantage : leur efficacité rapide.
    Leurs inconvénients : leur goût est parfois désagréable et les effets indésirables sont similaires à ceux des gommes à mâcher.

  • L’inhalateur de nicotine

    L’inhalateur est composé d’un embout, à l’intérieur duquel se place une cartouche imbibée de nicotine. L’air inhalé par l’embout est chargé de microgouttelettes de nicotine, qui sont alors absorbées par les muqueuses de la bouche.
    Ses avantages : son efficacité est rapide, son usage bien toléré et les effets secondaires sont peu nombreux.
    Son inconvénient : l’inhalateur maintient l’habitude du « geste » de fumer.

  • Pulvérisateur buccal

    Le produit est pulvérisé directement dans la bouche et immédiatement absorbé par les muqueuses de la bouche.
    Son avantage : son action est plus rapide que les gommes à mâcher ou les comprimés.
    Son inconvénient : le spray provoque une sensation de brûlure en bouche au moment de la pulvérisation.

Si ces formes de substituts sont souvent utilisées séparément, il est toutefois possible de les combiner pour une utilisation optimale (par exemple, associer un patch et une gomme). Une association de substituts est même conseillée chez les fumeurs fortement dépendants. Toutefois, cette utilisation conjointe doit se faire sous contrôle médical pour éviter un surdosage. À l’inverse, un dosage insuffisant en nicotine augmente les risques d’échec du traitement.

À chaque fumeur son substitut

Chaque fumeur a un profil différent. En fonction de votre dépendance, de vos motivations et de vos préférences, un professionnel de santé pourra vous aiguiller vers l’une ou l’autre forme de substitut nicotinique. Une prise en charge psychologique est également un aspect important pour augmenter le taux de réussite sur le long terme.

Du bon usage des substituts nicotiniques

Si les substituts sont très bien tolérés, certaines situations méritent une attention particulière :

  • N’utilisez pas de substituts nicotiniques si vous avez moins de 15 ans.
  • Si vous êtes enceinte, essayez d’abord d’arrêter la cigarette sans recours aux substituts. En cas d’échec, l’utilisation de substituts nicotiniques n’est pas contre-indiquée mais doit se faire sous contrôle médical. Il en va de même pour les personnes ayant subi récemment un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral.

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas plus dangereux de fumer une cigarette en prenant des substituts nicotiniques que de fumer sans en prendre. Le seul risque est un éventuel surdosage, qui est sans gravité. Les signes d’un surdosage sont facilement reconnaissables (diarrhée, nausées, bouche pâteuse, insomnie, impression d'avoir trop fumé) et peuvent disparaître grâce à l’arrêt pendant quelques heures de toute forme de nicotine.
Par contre, l’envie de fumer est généralement le signe d’un sous-dosage du ou des substitut(s) utilisé(s), ce qui doit mener à une réévaluation des doses nécessaires afin d’éviter les rechutes.

Les autres médicaments pour le sevrage tabagique

Deux autres médicaments existent également : le bupropion et la varénicline. Ces médicaments ont pour but de réduire l’envie de fumer. Ils ont un mode d’action complètement différent de celui des substituts nicotiniques. Ce sont tous les deux des médicaments prescriptibles.

Une efficacité prouvée

Il a été largement démontré que les substituts nicotiniques doublent, voire triplent les chances d’arrêter de fumer à un an ! De plus, ils sont remboursés à hauteur de 50 € par an. Parlez-en à un professionnel de santé.