Saviez-vous qu'un français sur dix a au moins un tatouage ? Ce chiffre monte à 1 français sur 5 dans la tranche d'âge 25-34 ans (1). Quels sont ces risques ? Existe-t-il des contre-indications ? Comment maitriser les risques ? Pharmacie Lafayette fait le point sur le sujet.

Quels sont les risques pour la santé lors d'un tatouage (tattoo) ou un piercing ?

Lors d'un tatouage ou d'un piercing, il y a effraction de la barrière cutanée. Notre peau joue plusieurs rôles essentiels. Elle nous protège vis à vis de l'extérieur : chocs, pollution, agents infectieux, UV... Elle permet la régulation thermique de l'organisme. Elle est le siège de la synthèse de différentes hormones (2).

Provoquer une brèche dans la peau n'est donc pas un geste anodin et comporte des risques. Le premier d'entre eux est le risque d'infection si les règles d'asepsie ne sont pas respectées : transmission de virus (hépatite B, hépatite C, VIH) ou de bactéries (staphylocoques, streptocoques) (2).

Lors d'un tatouage ou d'un piercing, il y a aussi insertion dans le corps d'un élément étranger : encre pour le tatouage et bijou pour le piercing. Les produits utilisés sont donc soumis à une réglementation très stricte (2).

Pour information, le maquillage permanent est un tatouage.

Les personnes pratiquant le tatouage et/ou le piercing doivent informer leurs clients des risques potentiels et du caractère irréversible des tatouages impliquant une modification corporelle définitive. S'il s'agit d'un mineur, le consentement d’une personne titulaire de l'autorité parentale est indispensable (1).

Existe-t-il des contre-indications ?

Oui. Les tatouages sont contre-indiqués chez les femmes enceintes, les personnes atteintes d'hépatite B/C ou du VIH, les patients hémophiles ou ayant un traitement en cours d'anti-coagulants, les allergiques à l'une des substances, en cas d'insuffisance rénale, de diabète, de maladie cardiaque, de maladie auto-immune, ou aux personnes sujettes à l'herpès cutanéomuqueux (3).

Quelles sont les règles d'hygiène et de salubrité imposées par la loi aux tatoueurs en salon ou à domicile ?

Le respect des bonnes pratiques et des procédures d'hygiène permet de maitriser le risque infectieux. Concernant le matériel, il doit s'agir de matériel à usage unique chaque fois que c'est possible. Sinon, le tatoueur doit procéder à la stérilisation du matériel. L'hygiène des mains doit être irréprochable (lavage des mains au savon doux, gel hydroalcoolique, ports de gants stériles). La partie du corps à tatouer ou percer doit être désinfecté. Les locaux doivent être bien organisés et bien entretenus. Ils doivent comporter un lavabo avec un robinet et un lieu dédié à l'entreposage des déchets. Les surfaces doivent être lessivables (pas de moquette, pas de plan de travail textile) (1).

Le tatoueur ne peut utiliser que des encres de tatouage respectant la réglementation en vigueur, prévue dans le code de la santé publique. Lors de la mise sur le marché d'un produit de tatouage, un dossier doit être constitué prouvant que l'encre ne peut pas nuire à la santé humaine dans les conditions normales (ou raisonnablement prévisibles) d'utilisation (1). Après la commercialisation, les éventuels effets indésirables doivent être déclarés auprès de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

Quelle est la réglementation imposée aux professionnels (déclaration d'activité, formation) ?

Une activité de tatouage et/ou de piercing doit être déclarée auprès du préfet du département. En cas de cessation d'activité ou de transfert d'activité, le préfet doit également être informé (1).

Les professionnels doivent être formés aux règles d'hygiène et de salubrité (1). La durée minimale de la formation est de 21 heures sur 3 jours consécutifs et se conclue par la délivrance d'une attestation de formation. Il est recommandé aux professionnels de se faire vacciner contre l'hépatite B.

Comment protéger son tatouage l’été ?

  • Déjà, il vaut mieux éviter de se faire tatouer durant l’été ou à l’approche de celui-ci.
  • L’eau de mer et le soleil sont déconseillés dans le mois qui suit le tatouage.
  • Une fois le tatouage correctement cicatrisé, il peut être exposé au soleil. Mais les couleurs de celui-ci peuvent devenir plus fades en cas de forte exposition.
  • Pour conserver son tatouage longtemps, il est recommandé de le couvrir d’un vêtement ou de le protéger avec un crème d’indice 50+

 

Sources

(1) Ministère de la santé et de la prévention. Tatouage et piercing. Mis à jour le 1er juillet 2022. Consulté le 13 juillet 2022.

(2) Santé publique France. Sécurité sanitaire, tatouage et piercing, des pratiques professionnelles à risques. Mis à jour le 9 septembre 2019. Consulté le 13 juillet 2022.

(3) Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif aux risques des produits et pratiques de tatouage et de détatouage. Publié le 15 décembre 2020. Consulté le 13 juillet 2022.