Transpirer : un mécanisme naturel et indispensable

La transpiration est un phénomène physiologique indispensable, puisqu’il permet à l’organisme de se maintenir à la bonne température (environ 37°C). Lorsque la température interne du corps augmente suite à de fortes chaleurs ou à un effort physique, par exemple, notre hypothalamus – une zone du cerveau qui agit comme un thermostat –  envoie un signal aux glandes sudoripares.

Réparties dans le derme sur l’entièreté du corps, ces glandes sont responsables de la production de la transpiration et de son évacuation. Le corps possède entre 2 et 4 millions de glandes sudoripares. Une fois à la surface de la peau, la transpiration s’évapore, ce qui refroidit alors le corps. Au-delà de sa fonction thermorégulatrice, la transpiration assure aussi l’élimination des toxines et l’hydratation de la peau.                                                                                  

Quand le corps produit trop de sueur…

Chez certaines personnes, le corps produit une quantité excessive de sueur. On parle d’hyperhidrose. Dans 90 % des cas, l’hyperhidrose est localisée et ne touche donc que certaines zones du corps : les aisselles, les mains, les pieds, le visage… Lorsque la sudation excessive se produit sur l’ensemble du corps, on parle d’hyperhidrose généralisée.

Des causes peu connues

À ce jour, les causes de l’hyperhidrose sont peu connues. 90 % des hyperhidroses sont dites idiopathiques ou primaires, car elles ne sont pas liées à une cause claire. Certaines personnes auraient simplement des glandes sudoripares hypersensibles, qui s’activeraient à la moindre stimulation (légère variation de température, petit effort physique, stress...).

L’hyperhidrose pourrait avoir un terrain génétique puisque dans 60 à 80 % des cas, des antécédents sont retrouvés au sein de la famille du patient.

Dans certains cas, la transpiration excessive est causée par une maladie : hyperthyroïdie, ménopause, diabète, troubles anxieux, alcoolisme, obésité… Mais aussi par la prise de certains médicaments. Dans ce cas, on parle d’hyperhidrose secondaire.

Traiter l’hyperhidrose, c’est possible

Au quotidien, l’hyperhidrose peut être très handicapante d’un point de vue social et entraîner un réel impact sur la qualité de vie. Beaucoup de patients ressentent une gêne et n’osent pas en parler à leur médecin. Pourtant, de nombreuses solutions existent.

  • Les anti-transpirants à base de sels d’aluminium, à appliquer directement sur les zones où la transpiration est excessive. Sous forme de crème, de gel, de lotion ou de spray, ils sont disponibles en vente libre en pharmacie et sont efficaces plusieurs jours d’affilée.
  • Certains traitements médicamenteux permettent de traiter les hyperhidroses généralisées. Les médicaments les plus utilisés sont les anticholinergiques (comme l’oxybutynine). Certains antidépresseurs peuvent également être utiles en induisant un effet de sécheresse.
  • La toxine botulique. Ce traitement est réservé à l'hyperhidrose focale des aisselles ou des paumes des mains. Le traitement consiste en l'injection dans la zone touchée d'un produit chimique qui bloque les signaux des nerfs aux glandes sudoripares.
  • L’ionophorèse : en diffusant un faible courant électrique à la surface de la peau, cette technique permet de limiter la production de transpiration dans les zones touchées. Elle ne convient donc que lorsque l’hyperhidrose est localisée. Plusieurs séances sont nécessaires.

Et la chirurgie ?

La chirurgie est réservée aux hyperhidroses sévères. Elle représente une solution de dernier recours et n’est envisagée que lorsque les autres traitements ont échoué. Elle consiste soit à retirer les glandes sudoripares hyperactives, soit à sectionner les nerfs qui transmettent le signal aux glandes sudoripares.