1. Qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable ?

Le syndrome de l’intestin irritable (SII), souvent aussi appelé côlon spastique, est un trouble intestinal chronique fréquent touchant 10 à 15 % de la population européenne, et plus particulièrement les femmes. Il se caractérise par :

  • des douleurs abdominales ou un inconfort digestif. Ces douleurs s’estompent généralement la nuit ;
  • une modification de la vitesse du passage des aliments dans le côlon : soit le transit est trop rapide et provoque une diarrhée, soit il est trop lent et entraîne alors une constipation. Certaines personnes souffrent en alternance de diarrhée et de constipation ;
  • un ballonnement et des flatulences.

À ces symptômes peuvent venir s’ajouter des bruits du système digestif (borborygmes), un besoin urgent d’aller à la selle, du mucus dans les selles ou une impression d’évacuation incomplète.

2. Quelles en sont les causes ?

Les causes du SII sont en grande partie inconnues. La seule cause connue – mais inexpliquée – est la gastroentérite, à l’origine d’environ 20 % des cas. Le stress semble aussi jouer un rôle d’accentuation des symptômes.

3. Comment pose-t-on le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable ?

Le diagnostic se base sur la présence des différents symptômes et sur l’absence d’anomalie organique. En d’autres termes, en cas de constipation inhabituelle, sévère, il faut bien entendu avant tout écarter d’autres diagnostics comme celui du cancer colique. Et en cas de diarrhée chronique avec douleurs abdominales, celui de maladies inflammatoires intestinales comme la maladie de Crohn. Puisque les symptômes du SII ne sont pas spécifiques – tout un chacun peut les ressentir passagèrement –, c’est leur caractère chronique qui aide aussi à poser le diagnostic.

4. Quels sont les traitements de l’intestin irritable ?

En fonction des symptômes, plusieurs traitements médicamenteux peuvent être proposés :

  • les antispasmodiques qui visent à réduire les douleurs abdominales,
  • les probiotiques qui renforcent la flore intestinale,
  • les antidépresseurs (tricycliques et antagonistes recapteurs de la sérotonine) qui aident à réduire les fortes douleurs abdominales grâce à leur effet antalgique.

Une prise en charge psychologique, la relaxation ou l’hypnose et l’activité physique ont également un effet bénéfique chez certaines personnes.

5. Y a-t-il un lien entre l’alimentation et le syndrome de l’intestin irritable ?

Si le rôle de l’alimentation dans l’apparition du SII n’a pas été démontré, certains aliments sont plus difficiles à digérer pour les patients qui souffrent de SII et peuvent aggraver les symptômes. En cas de diarrhée, il faut éviter les fibres insolubles (céréales complètes, crudités) qui accentuent les flatulences et les ballonnements, ainsi que les produits laitiers. Un patient constipé doit boire en grande quantité et privilégier les fibres solubles (légumes cuits, fruits tendres, légumineuses…). Les aliments trop gras ou trop épicés sont aussi à éviter, de même que l’alcool qui irrite davantage les intestins.

Le syndrome de l’intestin irritable est un trouble bénin et n’est pas associé à un risque accru de cancer du côlon. Pourtant, il peut altérer la qualité de vie et les activités sociales des patients. Des solutions médicales existent : parlez-en à un professionnel de santé !