Les anticoagulants, à quoi ça sert ?

Les anticoagulants sont des médicaments très utiles ! Ils ont pour effet de diminuer la capacité du sang à coaguler et donc aussi à former des caillots qui risquent de boucher l’un ou l’autre vaisseau sanguin. En prévention, ils sont prescrits pour empêcher, par exemple, la survenue d’un accident vasculaire cérébral, lorsqu’une personne souffre de fibrillation auriculaire. Car la fibrillation auriculaire favorise la formation de caillots dans le cœur, qui risquent ensuite d’être envoyés dans la circulation sanguine, vers le cerveau. Ils sont également utilisés pour traiter une thrombose veineuse profonde ou une embolie pulmonaire (formation d’un caillot dans une artère pulmonaire).

Le bon dosage

Attention ! En cas de surdosage, les anticoagulants peuvent devenir trop efficaces et augmenter le risque d’hémorragie. Le « bon » dosage doit donc réduire le risque de formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin, sans augmenter le risque hémorragique. Un subtil équilibre ! Pour les anticoagulants oraux classiques (antivitamines K), la posologie est adaptée à chaque patient en fonction des résultats d’un test sanguin, l’INR. Ce test doit être régulièrement réalisé afin de vérifier qu’il n’y a pas de sous- ou de surdosage et adapter les doses en conséquence.

Des interactions médicamenteuses

La prise de certains médicaments peut augmenter l’effet du traitement anticoagulant et donc le risque d’hémorragie qui y est lié ou, au contraire, diminuer son efficacité.

  • Les antidépresseurs, par exemple, sont la cause la plus fréquente d’interaction médicamenteuse avec les antivitamines K et augmentent le risque hémorragique.
  • Certaines molécules peuvent avoir un effet direct sur la coagulation. C’est le cas de l’aspirine et des autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène, qui peuvent augmenter le risque hémorragique.
  • D’autres molécules peuvent également modifier la façon dont l’anticoagulant est métabolisé par l’organisme. Elles augmentent ou diminuent sa concentration dans le sang... et donc son efficacité. C’est le cas de certains antifongiques azolés (des médicaments contre les champignons) : fluconazole, itraconazole, kétoconazole, miconazole. Le millepertuis, une plante utilisée en phytothérapie, peut également diminuer l’efficacité des anticoagulants.

Méfiez-vous de tout nouveau médicament si vous êtes sous anticoagulants et n’hésitez pas à vérifier avec votre médecin que ce nouveau médicament est bien compatible. Soyez prudent ! Certains de ces médicaments sont en vente libre. Pensez à demander conseil à votre pharmacien.

Les nouveaux anticoagulants

Le risque d’interaction médicamenteuse est moindre avec les nouveaux anticoagulants oraux (NACO) : Pradaxa©, Xarelto©, Eliquis©. Par rapport aux anticoagulants classiques, comme l’antivitamine K, l’efficacité est du même ordre mais le risque d’hémorragie cérébrale – celle que l’on craint le plus – est réduit de 30 à 50 %.

Une prise rigoureuse

Contrairement aux antivitamines K, aucun examen de suivi n’est nécessaire pour cette nouvelle génération de médicaments. Ils sont donc moins contraignants. Cette absence de contrôle régulier ne doit toutefois pas faire oublier au patient qu’il doit être particulièrement scrupuleux dans la prise de son traitement et éviter tout oubli ou double prise. N’hésitez pas à utiliser tous les moyens disponibles pour vous rappeler de prendre vos médicaments, pilulier ou système de rappel sur le téléphone par exemple ! Des visites régulières chez le médecin restent toutefois nécessaires, en particulier pour surveiller la fonction rénale. En cas de doute, si vous remarquez des saignements plus fréquents par exemple, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.