Quel est le meilleur moment pour faire cette opération ? Quelles sont les différentes techniques existantes ? Existe-t-il des risques ? Est-ce remboursé ?

Dans le cadre d'Octobre Rose, Lafayette fait le point pour vous.

 

Comment se sent-on après une mastectomie suite à un cancer du sein ?

La mastectomie a deux indications : le traitement d'un cancer du sein ou la prévention de celui-ci en raison de prédispositions génétiques. Selon des données de l'HAS datant de décembre 2020, environ 30% des femmes ayant subi une mastectomie a recours à une reconstruction mammaire (1).

Le ressenti après une mastectomie est extrêmement variable d'une femme à l'autre, selon son âge, son mode de vie (célibataire ou en couple), selon le conjoint aussi. Certaines n'éprouvent ni le besoin, ni l'envie d'une chirurgie réparatrice tandis que pour d'autres celle-ci sera quasi-vitale et fera partie intégrante de la prise en charge thérapeutique. Pour celles qui ne souhaitent pas de reconstruction, il est possible de porter des prothèses mammaires externes uniquement les jours où elles le souhaitent (2).

Après le cancer, quelle est la meilleure période pour une chirurgie reconstructrice du sein ?

La reconstruction peut avoir lieu immédiatement après la mastectomie, lors de la même opération. Les deux interventions peuvent être réalisées par un seul chirurgien ou bien par deux chirurgiens différents qui se succèdent. Elle peut également avoir lieu à distance, juste après la fin des traitements ou bien plus tard sans limite dans le temps. Dans certains cas, la patiente aura le choix entre une reconstruction immédiate ou différée (dite aussi secondaire). Dans d'autres cas, notamment si de la radiothérapie est nécessaire ou si la tumeur est très volumineuse, seule la reconstruction différée sera possible (1,2).

Quelle sont les différentes techniques ? Qu'est ce que le DIEP ?

Il existe deux méthodes principales : la mise en place d'un implant mammaire (prothèse interne) et la reconstruction par lambeau (en utilisant d'autres parties du corps). Le choix de la technique dépend de la corpulence de la personne (quantité de tissu disponible, volume du sein restant), de son état de santé général, des traitements prévus et des souhaits de la patiente (1).

Le DIEP est une technique de reconstruction par lambeau utilisant un excès de peau et de graisse de l'abdomen pour reconstruire le ou les seins.

Dans tous les cas, 2 à 3 interventions sont nécessaires. La première consiste à reconstruire le volume du sein. La seconde a pour objectif d'harmoniser les deux seins en cas de différence de forme pour un meilleur résultat esthétique (2).

Quid de l'aréole et du mamelon ?

C'est la dernière étape de la reconstruction. Elle peut être réalisée en même temps que la seconde intervention ou bien dans un troisième temps opératoire sous anesthésie locale. Il existe deux techniques : le tatouage 3D (trompe l'oeil) ou la greffe de peau. Dans le second cas, le greffon provient de l'autre mamelon, des petites lèvres, d'un excès de peau au niveau de l'aine.

Quels sont les risques d'une reconstruction mammaire post-cancer ?

  • En cas de pose d'un implant, il existe un risque de rupture de l'implant ou d'inflammation. De façon très rare, une prothèse mammaire peut entraîner le développement d'une forme rare de cancer : le lymphome mammaire anaplasique à grande cellules (LAGC) (3).
  • En cas de reconstruction par lambeau, les risques sont une accumulation de liquide (lymphorée) et la nécrose du lambeau par défaut vascularisation.
  • Par ailleurs, il existe des risques liés à l'anesthésie et au geste chirurgical comme pour toute opération, notamment le risque infectieux.

Combien coûte une reconstruction mammaire ? Quel est le pourcentage du prix qui est remboursé ?

La reconstruction mammaire est prise en charge à 100% par l'Assurance maladie dans le cadre de l'Affection de Longue Durée (ALD). Néanmoins, certains établissements pratiquent des dépassements d'honoraires, qui peuvent éventuellement être pris en charge par une complémentaire santé (2).