La crise d’asthme peut en effet s’avérer simple à gérer et à prendre en charge comme parfois complexe et difficile à faire céder. C’est pourquoi savoir l’appréhender et l’évaluer vous permettra d’adopter très vite la bonne attitude.

En cas de crise, une seule méthode à suivre

L’asthme est une maladie chronique qui provoque une inflammation des voies respiratoires.

Lors d’une crise, la personne asthmatique commence soudainement à tousser - toux sèche -, se sent oppressée, essoufflée…sa respiration est sifflante, s’accélère et devient très difficile.

Dès les premiers signes, il est important de garder son calme et de rester assis le plus droit possible pour aider à ouvrir les voies respiratoires et faciliter la circulation de l’air dans les poumons. Ce n’est pas toujours évident mais le stress, réponse naturelle de l’organisme, peut aggraver les symptômes.

Il est donc capital de ne pas agir dans la précipitation. Essayez de respirer lentement : inspirez par le nez, puis expirez deux fois plus lentement en maintenant les lèvres pincées.

Ensuite, et le plus tôt possible, prendre 2 bouffées (s’il s’agit d’un aérosol doseur) ou une inhalation (en cas d’inhalateur de poudre) de votre traitement de crise. Il s’agit d’un bronchodilatateur bêta-2-mimétique d’action rapide, différent de votre traitement de fond, et dont l’action principale est de dilater instantanément vos bronches et faciliter ainsi votre respiration.

Si vos sensations de gêne respiratoire ne disparaissent pas au bout de 10 à 15 minutes, renouvelez alors la prise. Si les symptômes persistent après 10 à 15 minutes supplémentaires, prenez à nouveau deux à quatre bouffées d’aérosol, ou une à deux inhalations de poudre.

Une crise simple doit normalement s’arrêter et se calmer rapidement après l'inhalation répétée d'un bronchodilatateur bêta-2 mimétique.

Que faire si la crise ne passe toujours pas ?

Deux cas de figure peuvent se présenter. C’est à ce moment-là que votre mini spiromètre électronique de poche acheté récemment sur le conseil de votre médecin a toute son utilité : il mesure votre débit expiratoire de pointe (DEP), critère déterminant dans l’évolution de votre crise d’asthme et de la conduite à tenir par la suite.

1 - La crise se calme beaucoup plus lentement que d’habitude sans passer complètement et votre Débit expiratoire de pointe DEP s’améliore.

  • Poursuivez la prise de votre traitement de crise (deux bouffées d’aérosol-doseur ou une inhalation de poudre) toutes les quinze minutes. En l’absence de maladie cardiaque, il est possible de dépasser de quelques bouffées la dose de bronchodilatateurs d’action rapide prescrite en cas de crise.
  • Prenez, si votre médecin vous en a prescrit au préalable, un corticoïde en comprimé.
  • Enfin, prévenez votre médecin traitant (ou le médecin de garde) ou le service d’urgences le plus proche pour lui demander conseil.

2 - La crise ne s’améliore pas ou s’aggrave, le DEP reste bas ou continue de baisser.

  • Contactez immédiatement votre médecin traitant (ou un médecin de garde la nuit) ou appelez les secours d’urgence (le 15, le 18 ou le 112).
  • En attendant leur arrivée, vous pouvez, si on vous a appris à le faire et si vous disposez d’un bronchodilatateur bêta-2 mimétique d’action rapide injectable, vous l’injecter en sous-cutanée (sous la peau).
  • Enfin, prenez un corticoïde en comprimé si votre médecin vous en a prescrit en cas de crise.

Si vous avez du mal à parler, si vous êtes agités, si vous avez des sueurs, une tendance à la confusion ou à la somnolence, vous devez appeler immédiatement les secours en vue d'une hospitalisation.

Dans tous les cas, il est nécessaire de rechercher et de traiter le facteur déclenchant en cause : l'exposition à un allergène, une infection, le froid, la fumée…

En résumé, 6 réflexes sont à adopter

  1. Agir vite, dans le calme et sans précipitation
  2. Supprimer ou diminuer l’exposition à l’allergène (si l’asthme est d’origine allergique et l’élément déclencheur connu)
  3. Reconnaître la crise et son degré de gravité
  4. Traiter vite et bien en ayant ses médicaments à portée de main
  5. Pour bien traiter, observer l’amélioration ou l’aggravation des symptômes
  6. Appeler le SAMU : 15 et continuer le traitement jusqu’à l’arrivée du médecin à la moindre aggravation, au moindre doute.

Votre enfant est asthmatique : comment faire pour être sûr de faire les bons gestes ?

Environ 10% des enfants en âge scolaire peuvent présenter soit une maladie asthmatiforme, soit des signes précurseurs pouvant provoquer une crise d’asthme. C’est donc le pédiatre qui va détecter le plus souvent l’asthme, ou le médecin traitant, lors d’un bilan médical, d’une consultation médicale pour obtenir un certificat d’aptitude au sport, ou bien à la suite d’un épisode de respiration sifflante ou crise d’asthme lors d’un effort (voir notre article "Asthme&Sport : une pratique bénéfique sous certaines conditions").

S’ensuit l’éducation du jeune enfant à la prise en charge de sa maladie. S’il existe des écoles de l’asthme pour accompagner tout patient asthmatique dans l’apprentissage de sa pathologie, il n’est pas toujours évident pour les parents, en particulier s’ils n’en sont pas atteints, de savoir comment réagir correctement face à une crise d’asthme.

Pour vous y aider, des médecins-chercheurs de l’hôpital Necker et du laboratoire Illumens de l’Université Paris-Descartes de simulation en santé ont conçu une application gratuite : Effic'Asthme.

Après avoir créé le profil de votre enfant, en indiquant son poids, sa taille et les médicaments qu’il prend, l’application vous propose alors plusieurs éventualités. A l’aide de mises en situation virtuelles diverses, vous pourrez apprendre ou vérifier si vous connaissez les gestes de prise en charge d’une crise d’asthme chez l’enfant âgé de 6 mois à 5 ans.

Quant à l’école, la crèche, la mise en place d’un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) reste la meilleure façon d’organiser l’accueil de votre enfant. Rédigé à votre demande par le directeur de l’établissement d’accueil en concertation avec le médecin scolaire, celui-ci prend en compte les recommandations médicales du médecin traitant et décrit précisément les gestes d’urgence à suivre. N’hésitez pas l’instaurer le plus tôt possible.

Chaque année, l'asthme est responsable en France de 60 000 hospitalisations et de 1 000 décès.

Les premières crises surviennent généralement au cours de la première année de vie dans 10 à 50% des cas, avant la cinquième année dans 65 à 95% des cas, ou après 10 ans, mais cela reste rare. Alors ayons les bons réflexes !

N’hésitez pas à demander conseil à votre spécialiste.