La paralysie du sommeil est une expérience terrifiante pour ceux qui en souffrent. Trouble fréquent en France, il se manifeste par une incapacité temporaire à bouger ou à parler lors de l’endormissement ou du réveil. Il est souvent accompagné d’hallucinations. Quelles sont les causes de ce phénomène ? Quelles solutions mettre en place pour s’en débarrasser ?
Définition : qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?
La paralysie du sommeil est un trouble qui se manifeste par une incapacité temporaire à bouger ou à parler, malgré que la personne touchée soit partiellement consciente de l’environnement qui l’entoure. Cela lui donne généralement la sensation d’être enfermée dans son propre corps et d’être impuissant face au monde autour d’elle.
Enfant, personne âgée : qui est concerné ?
Si toutes les tranches d’âges peuvent être affectées par la paralysie du sommeil, elle touche essentiellement les jeunes adultes.
Paralysie hypnopompique ou hypnagogique : quand se déclenchent les crises ?
La paralysie du sommeil se produit généralement entre le sommeil paradoxal et la phase d’éveil. Les épisodes prédominent :
- en fin de nuit, au moment du réveil, lorsque le cerveau s’éveille mais que la paralysie musculaire du sommeil paradoxal persiste. On parle de paralysie hypnopompique ;
- à l’endormissement, lorsque l’atonie musculaire du sommeil paradoxal s’installe alors que la conscience est encore partiellement active. On parle alors de paralysie hypnagogique.
La paralysie du sommeil, un danger ?
Les crises de paralysies du sommeil ne sont pas dangereuses. Il s’agit d’une expérience bénigne qui n’a pas d’impact sur la santé physique. En revanche, elles peuvent engendrer une gêne au quotidien et diminuer la qualité de vie. Pour cette raison, elles sont à prendre au sérieux afin de limiter leur fréquence.
Qu’est-ce qui provoque ces paralysies nocturnes ? Causes et facteurs de risque
Il existe diverses causes et facteurs de risques qui sont susceptibles de provoquer une des crises de paralysie du sommeil. Parmi eux, on retrouve :
- les troubles du sommeil : l’apnée du sommeil, la narcolepsie ou encore les insomnies sont souvent impliqués dans l’apparition d’épisodes de paralysie nocturne. Ils ont tendance à perturber les différentes phases du cycle du sommeil ;
- le sommeil irrégulier. De la même manière, des horaires de coucher irréguliers ou un manque de sommeil peut entraîner un décalage entre l’éveil et la reprise du tonus musculaire, créant une atonie musculaire ;
- le stress, l’anxiété chronique et la dépression, en affectant la qualité du sommeil ;
- certains facteurs génétiques, puisqu’il semblerait que la présence d’antécédents familiaux augmenterait la probabilité de souffrir de paralysies nocturnes.
- la consommation de drogues ou d’autres substances comme l’alcool et la caféine, impactent négativement la qualité du cycle du sommeil ;
- la position du sommeil : il se pourrait qu’une nuit passée sur le dos augmenterait indirectement les épisodes de paralysie.
Les symptômes de la paralysie du sommeil
Les signes d’un épisode de paralysie du sommeil peuvent varier d’une personne à une autre. Néanmoins, on retrouve certains symptômes fréquents :
- une incapacité temporaire à parler ou à bouger : la personne atteinte est consciente de l’environnement qui l’entoure, mais le corps est paralysé ;
- une sensation de pression dans la poitrine ou d’étouffement, qui s’accompagne parfois d’une difficulté à respirer. Ce symptômes est souvent lié à une bouffée de panique et d’angoisse ;
- la présence d’hallucinations auditives, tactiles et/ou visuelles. Certaines personnes rapportent voir des formes ou des figures menaçantes dans la pièce, entendre des bruits étranges, ressentir une présence invisible, ou avoir l’impression d’être tiré hors du lit ;
- une accélération de la fréquence cardiaque ;
- de la transpiration ;
- une sensation de flottement et de déconnexion au corps, avec l’impression d’être spectateur de la scène.
Que se passe-t-il lors de la paralysie du sommeil ?
Démon et phénomène paranormal
Beaucoup de personnes ayant expérimenté la paralysie du sommeil décrivent des sensations fortes de peur, de suffocation, ou la sensation d’une présence malveillante dans la pièce.
À travers les cultures, ces expériences ont souvent été perçues comme des phénomènes surnaturels ou paranormaux. Elles alimentent des croyances populaires selon lesquelles des esprits, des démons ou des créatures nocturnes seraient responsables de ces épisodes.
Pourtant, il existe bel et bien une explication scientifique à ce phénomène !
Une explication scientifique
Les paralysies du sommeil se déclenchent lors d’un dysfonctionnement durant la transition entre la phase de sommeil paradoxal et celle d’éveil. Pour rappel, le sommeil paradoxal (REM) est la période où se produisent les rêves.
En phase paradoxale, un mécanisme biologique normal se déclenche pour éviter que les mouvements du corps ne suivent les actions des rêves : c’est l’atonie musculaire.
Lors de la paralysie du sommeil, il y a une dissociation entre l’éveil du cerveau et la reprise du tonus musculaire. Le cerveau, bien que partiellement ou totalement éveillé, reste dans l’état de sommeil paradoxal, où la paralysie musculaire est toujours active.
En d’autres termes, le système nerveux central est éveillé et conscient, mais les mécanismes inhibiteurs responsables de la paralysie des muscles restent actifs, ce qui empêche le corps de bouger.
Quel diagnostic pour la paralysie du sommeil ?
La paralysie du sommeil repose avant tout sur la présence de symptômes caractéristiques.
Quand les épisodes de crises de paralysie sont fréquents, il est conseillé d’en parler à son médecin traitant, qui pourra alors vous diriger vers un professionnel spécialisé. Le but est alors d’écarter la présence d’autres troubles ou de pathologies du sommeil, telles que l’apnée du sommeil ou la narcolepsie.
Il est alors possible de réaliser une polysomnographie (ou étude du sommeil) dans une clinique du sommeil.
Comment prévenir et traiter la paralysie du sommeil ?
Que faire en pleine crise ?
Lors d’un épisode de paralysie, il est possible de mieux la gérer et de limiter son intensité en mettant en place quelques actions :
- restez calme, la sensation de panique tend à accentuer l’oppression ;
- concentrez-vous sur votre respiration, en prenant conscience de votre souffle et en respirant lentement ;
- le mouvement volontaire. Focalisez votre attention sur un petit muscle, et tentez de bouger un doigt ou de cligner des yeux pour sortir plus rapidement de l’état de paralysie ;
- essayez d’avoir une pensée positive et rassurante, dans le cas où des hallucinations surviennent, afin de réduire le sentiment de peur ;
- n’essayez pas de forcer, de vous détendre et attendre que l’épisode passe.
Quels sont les traitements possibles ?
Il n’est pas possible d’empêcher la survenue d’épisodes de paralysie par un traitement médicamenteux spécifique. En revanche, si les expériences de paralysie sont fréquentes, certaines solutions peuvent être mises en place.
La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est souvent indiquée dans ce type de cas, puisqu’elle pourrait permettre d’identifier et de modifier les pensées anxiogènes liées à la paralysie du sommeil. De ce fait, elle aide à mieux gérer les crises.
Dans d’autres cas, votre médecin peut être amené à vous prescrire certains médicaments, notamment si la paralysie du sommeil est associée à un autre trouble du sommeil comme la narcolepsie, la dépression ou encore l’apnée du sommeil. Un traitement de ces causes sous-jacentes peut considérablement réduire les épisodes. En cas de troubles de sommeil légers, vous pouvez vous tourner vers des solutions naturelles.
Prévention : comment réduire la fréquence des épisodes ?
Pour limiter les risques de paralysie du sommeil, identifier les facteurs déclenchants, mettre en place un traitement associé ainsi qu’une bonne hygiène de sommeil est le mot d’ordre. Nous vous conseillons :
- d’avoir un sommeil régulier : essayez de vous coucher et de vous lever à des heures fixes pour stabiliser le cycle du sommeil et éviter les réveils brusques ;
- de pratiquer des techniques de relaxation (méditation, sophrologie, respiration profonde) si vous êtes sensible au stress et aux périodes d’anxiété ;
- de mettre en place une routine de coucher afin de favoriser un sommeil réparateur. Cela comprend l’arrêt des écrans 1 heure avant de vous coucher, de limiter la consommation d’excitants, ou de dormir dans un environnement calme, sombre, dans une pièce non surchauffée ;
- de dormir sur le côté : dormir sur le dos favoriserait la paralysie du sommeil ;
- d’éviter les siestes prolongées en fin de journée afin de ne pas perturber le cycle circadien.
FAQ sur la paralysie du sommeil
Combien de temps dure une paralysie du sommeil ?
Le temps d’un état de paralysie est variable. Elle peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes.
Peut-on mourir de paralysie du sommeil ?
Non, bien que angoissante à cause de l’impossibilité de bouger ou de parler, la paralysie du sommeil n’est pas dangereuse pour la santé.
Comment différencier une paralysie du sommeil d’un cauchemar ?
La paralysie du sommeil survient lors du réveil ou au moment de l’endormissement, alors qu’un cauchemar est un rêve désagréable qui se produit au sein du sommeil paradoxal. La personne n’est pas pleinement consciente du monde qui l’entoure.
Quelle différence entre la paralysie du sommeil et la terreur nocturne ?
La paralysie du sommeil survient généralement lors du réveil, et la personne est consciente de son incapacité à bouger. En revanche, la terreur nocturne se produit principalement chez les enfants, pendant le sommeil profond, et s’accompagne de cris et d’une agitation intense, sans que l’individu en garde un souvenir précis au réveil.