En France, 1 personne sur 16 souffre de diabète (5) et 400 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour. Cette maladie, qui se soigne très bien grâce aux progrès de la recherche médicale, reste une maladie qui ne guérit pas. L’identification précoce de certaines personnes à risque, permet de prendre en charge la maladie dès le début de son évolution et de prévenir les complications éventuelles, qui affectent différents organes ou fonctions de l’organisme si le diabète n’est pas traité ou mal équilibré.

 

Une maladie multifactorielle et polygénique

Le diabète est une maladie multifactorielle et polygénique, c'est-à-dire, que son apparition est déclenchée par l'interaction d'anomalies de plusieurs gènes qui ne s'expriment qu'en présence de facteurs environnementaux particuliers. Certaines de ces anomalies génétiques sont connues. Cependant leurs actions restent très variables en fonction des individus.

Les Différents types de diabète

On distingue principalement deux types de diabète :

  • Le diabète de type 2, le plus fréquent (92% des personnes diabétiques) qui survient généralement chez la personne adulte de plus de 40 ans mais touche de plus en plus fréquemment les enfants et les adolescents en surpoids et obèses. Une prédisposition génétique combinée à un mode de vie (alimentation, sédentarité) déséquilibré augmentent le risque de son apparition.
    Le pancréas, organe situé près du foie et en charge de produire l’insuline s’épuise et en fournit soit en quantité insuffisante soit de manière inefficace car les autres organes comme le foie et les muscles sont devenus moins sensibles à son action qui permettait d’absorber le sucre contenu dans le sang.
    L’organisme fabrique toujours de l’insuline dans les cellules Bêta du pancréas mais celle-ci est soit produite en quantité insuffisante (insulinopénie) soit inefficace (insulinorésistance) (1) .

  • Le diabète de type 1 (6% des personnes diabétiques) qui survient généralement entre 0 et 40 ans, principalement chez les jeunes (enfants, adolescents, jeunes adultes). Le système immunitaire de l’organisme ne reconnaît plus les cellules Bêta du pancréas responsables de la production d’insuline ( hormone permettant d’assimiler le glucose présent dans le sang ) et les détruit. 

    Le déclenchement de cette réaction auto-immune dépend de plusieurs facteurs environnementaux et génétiques. En termes de facteurs génétiques, le diabète de type 1 est une maladie provoquée par plusieurs gènes, aujourd’hui identifiés.

    Les 2% restant concernent des formes plus rares de diabètes (MODY, LADA) et des diabètes secondaires à certaines maladies ou à la prise de certains traitements médicaux.

Une prédisposition génétique et une hygiène de vie à ne pas négliger

Le risque de survenue du diabète de type 2 à la descendance passe de 40% si un des deux parents en est atteint, à 70% si les deux parents sont atteints, tandis que pour le diabète de type 1, le risque est plus faible et se situe entre 4 et 8% ; plus précisément 8 % si le père est diabétique, 4 % si c’est la mère (mais 30 % si les deux parents le sont)(1). 

Le mode de vie et l’alimentation jouent également un rôle primordial pour éviter la survenue du diabète de type 2 : En effet la sédentarité associée à la consommation excessive et répétée d’aliments trop riches en calorie augmente le risque de voir une obésité s’installer et qui constitue un des facteurs favorisants.

Des complications graves en cas d’hyperglycémie mal contrôlée

Le diabète, par les hyperglycémies qu’elle génère de manière répétée et prolongé, entraîne à long terme une altération des nerfs et de la sensibilité. Ainsi une blessure au pied ne sera pas forcément ressentie et peut s'agraver rapidement. Les yeux, les reins, le coeur et les artères, ou encore les dent peuvent être aussi touchés. Ces altérations ou complications peuvent se manifester par des symptômes mais sont bien souvent silencieuses.

Elles peuvent atteindre les nerfs, le cœur, les artères, les yeux, les mains, les pieds, les reins ou encore les dents.

Un patient sur trois présente déjà des complications au moment du diagnostic et ainsi potentiellement des atteintes au niveau des organes cibles. La précocité du diagnostic et de la prise en charge est déterminante pour éviter celles-ci.

 

Mesurer sa glycémie, élément de diagnostic et geste de prévention

Mesurer régulièrement et plusieurs fois par jour sa glycémie est un geste quotidiennement pratiqué par les patients diabétiques et fait partie intégrante du traitement. Toutefois, cette mesure du taux de sucre dans le sang est un bon indicateur dans le diagnostic du diabète pour les personnes à risques.

Elle s’effectue sur un prélèvement sanguin, effectué généralement le matin, à jeun (au moins 8 h après le dernier repas) dans un laboratoire de biologie médicale.

Il est également possible de mesurer et surveiller sa glycémie au moyen d’un test capillaire effectué avec un lecteur de glycémie et dont le résultat est obtenu en quelques minutes.

De nombreux lecteurs donnant des résultats étalonnés sur le plasma permettent une comparaison directe avec les valeurs fournies par le laboratoire (glycémie veineuse plasmatique)(3). C’est l’autosurveillance glycémique que pratiquent les personnes diabétiques pour surveiller leur diabète et adapter leur traitement (surtout en cas d’injection d’insuline) ou mode de vie selon les résultats obtenus.

Un diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1.26 g/l à deux reprises ou égale ou supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée (1).

À savoir : Les valeurs de références mesurées avec un lecteur de glycémie sont légèrement différentes 1.10g/L ou 110mg/dl à jeun ou 1.4g/L ou 140mg/dL si la prise du repas est inférieure à 8 heure.

 

À la pharmacie : des tests capillaires rapides d’évaluation de la glycémie

S’ils délivrent régulièrement à leurs patients diabétiques ces tests dans le cadre d’un suivi médical, les pharmaciens d’officines sont également autorisés à proposer et pratiquer un test capillaire d’évaluation de glycémie, destiné au repérage d’une glycémie anormale, dans le cadre d’une campagne de prévention du diabète. Après vous avoir posé quelques questions pour identifier si vous êtes à risque, le pharmacien pourra vous proposer d’effectuer une mesure de votre glycémie dans l’espace de confidentialité.

En cas de résultats anormaux, il vous recommandera de consulter votre médecin traitant pour vous faire confirmer ces résultats par un test en laboratoire.

Ne négligez pas les premiers symptômes du diabète !

Le besoin soudain de boire beaucoup et fréquemment dans la journée (polydipsie), d’uriner plusieurs fois par jour (polyurie) et de manger en grande quantité et souvent (polyphagie) sans atteindre la satiété en sont les premiers signes !

Avoir un diabète nécessite, toute sa vie, de se surveiller, de garder de bonnes habitudes alimentaires, de pratiquer une activité physique et de prendre régulièrement son traitement. C’est à cette condition que le diabétique restera un malade en bonne santé, avec une qualité de vie tout à fait satisfaisante et quasi normale.

Prenez soin de vous :)


(1) – Site de la Fédération Française des diabétiques - https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete»
(2) - Dépistage et diagnostic du diabète de type 2 : quels tests ? M. Procopiou -Rev Med Suisse 2005; volume 1. 30418
(3) - Rolka DB, Narayan, KM, Thompson TJ, et al. Performance of recommended screening tests for undiagnosed diabetes and dysglycemia. Diabetes Care 2001, 24 :1899-903.
(4) -
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/diabete-type-2
(5) - BEH 2010, 42-43, 10 novembre 2009