La forme, la taille et la pigmentation d'une aréole et d'un mamelon peuvent être altérées à la suite d’une reconstruction du sein. La plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) est parfois même absente, laissant une peau totalement vierge.

Les médecins, les infirmières, les esthéticiennes mais aussi les tatoueurs sont formés aux différentes techniques permettant de restaurer le sein. Ainsi le tatouage mais aussi la dermopigmentation (encore appelée dermographie ou tatouage médical), le maquillage semi-permanent… peuvent vous être proposé par ces derniers dans le cadre de votre parcours de soins, notamment sur la partie soins socio-esthétiques.

Faisons brièvement le point sur ces techniques avant de vous lancer et d’en discuter avec les équipes de soins.

Des techniques multiples relevant d'un principe commun

Ces techniques relèvent toutes d’un principe commun : celui d’introduire une matière colorée (pigments minéraux ou organiques) dans le derme grâce à un dermographe et de fines aiguilles pour pigmenter une zone de peau.

 

Une durabilité dans le temps variable selon la nature des pigments utilisés

  • La dermopigmentation, le maquillage semi-permanent

La dermopigmentation ou tatouage médical ainsi que le maquillage semi-permanent utilisent des pigments minéraux ; ces derniers sont résorbables, fins et donc facilement expulsés du corps par les macrophages.

C’est la raison pour laquelle la couleur finit par s’estomper. Au fur et à mesure que l’organisme élimine les pigments, les couleurs pâlissent pour quasiment disparaître (la couleur ne s’effacera d’ailleurs jamais totalement) ou changer de couleur.

En effet, du fait de la présence d’oxyde de fer dans la composition de ces colorants, les pigmentations virent fréquemment au rouge ou bien à l’orange, laissant des tracés disgracieux. Si la dermopigmentation s’estompe certes au fil du temps, il reste toujours des molécules de pigment dans la peau, même s’ils sont invisibles à l’œil nu.

Des retouches fréquentes et régulières sont donc nécessaires pour maintenir la pigmentation souhaitée ; toutefois, il faut savoir que chaque nouvelle intervention rend également la peau un peu plus cicatricielle, ce qui à terme, après plusieurs interventions, rendra impossible toute nouvelle tentative de dermopigmentation !

Quelques exemples de "virage" de couleur de pigments semi-permanents

 

  • Le tatouage

Les tatoueurs utilisent des pigments appelés « encres ». Ces derniers sont d’origine organique et de taille moléculaire plus grande que les pigments de maquillage semi-permanent. Le tatouage obtenu s’inscrit donc dans la durée : il est définitif, même s’il s’éclaircit après une phase de cicatrisation de 5 à 6 semaines.

Une seule retouche généralement proposée suffit à ajuster les teintes. Le dessin ne disparaîtra pas mais, en raison du vieillissement naturel du corps, et compte tenu que l’on a souvent une couleur « référente » (le sein controlatéral par exemple), un léger affadissement des couleurs peut être constaté comme sur un tatouage artistique, au bout de 10 à 15 ans.

Le tatouage artistique, floral ou autre proposé par les tatoueurs est parfois choisi par les personnes pour embellir leur sein… on peut également penser ici à la reconstruction à plat ou « flat reconstruction ». 

 

  • Des pigments conformes aux exigences et normes européennes

Il est toutefois à noter que, quelle que soit leur composition, les couleurs insérées sous la peau répondent toutes aux mêmes exigences et normes européennes de cosmétovigilance, en accord avec La résolution ResAP(2008)1 sur les exigences et les critères d’innocuité des tatouages et des maquillages permanents 

Le tatouage réparateur est finalement un art aux techniques multiples dont il faut bien connaître les principes et différences avant de faire son choix.

La qualité et la durabilité du résultat dépend ainsi des capacités artistiques du praticien à savoir recréer un mamelon en trompe l’œil grâce à un jeu d’ombres et de lumières et une aréole en accord, de la technique et des pigments utilisés. Sans compter que le coût final, c’est-à-dire la facturation de chaque nouvelle intervention, reste également un critère important à bien considérer.

L’équipe de soin pluridisciplinaire qui vous accompagne depuis des mois, votre médecin spécialiste et médecin traitant, voire votre tatoueur spécialisé peuvent vous en parler et vous aider à faire votre choix. N’hésitez pas à évoquer le sujet avec eux.